Jean-Claude Beauregard a donné ses documents sur l'escalade et la randonnée en forêt de Fontainebleau aux Archives départementales de Seine-et-Marne.
Cette collection est constituée essentiellement d’archives d’organismes ou de fédérations de défense et de sauvegarde de la nature telle que la Montagne, la Forêt, ainsi que les sites d’escalade. Le premier ensemble de documents rassemble des rapports, des cartes, plans et notes de Maurice Martin, l’un des pionniers de l’escalade, relatives à la gradation des difficultés des sites d’escalade de Fontainebleau. Une part importante est ensuite consacrée aux procès-verbaux d’instances délibératives et comptes rendus de réunions du CoSiRoc (Comité de défense des sites et rochers d’escalade), instances délibératives. Une collection remarquable de documents iconographiques et plus particulièrement de photographies de scènes d’escalade illustrent la thématique de cette collection. Pour finir, une documentation sur l’escalade en générale et surtout à Fontainebleau est consultable.
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I.1 De la préhistoire à nos jours
La forêt domaniale de Fontainebleau s'étend sur plus de 17000 ha au sud de Melun, de la rive gauche de la Seine pour sa bordure est, aux villages de Barbizon et d'Arbonne pour sa limite ouest.
L'histoire commence il y a quelques 30 millions d'années, lors du retrait des eaux de mer qui couvrent alors le Bassin Parisien. Le dépôt de sable atteint une épaisseur voisine de 60 mètres. II se forme alors de longues dunes hautes et parallèles.
Les flux et reflux de la nappe phréatique vont y permettre la formation du grès« in situ » par un processus complexe de cimentation/cristallisation. Ce processus s'est répété plusieurs fois, créant ainsi plusieurs tables gréseuses superposées, et il perdure encore de nos jours. Quelques millions d'années plus tard, l'ensemble a été recouvert par une couche de calcaire formée dans le lac de Beauce, couche que l'on trouve comme sol des plateaux de l'est de la forêt.
Au cours des millénaires suivants, l'eau, le vent et d'autres éléments érodèrent le calcaire, puis sculptèrent et brisèrent les tables pour donner naissance aux buttes escarpées aux flancs couverts de blocs que nous connaissons.
Bien que possédant un sol aride et impropre à l'agriculture, la forêt fut, dès le début du Mésolithique, fréquentée par l'homme. En témoignent de nombreuses gravures rupestres qui, par leur nombre (plus de mille zones gravées), font de notre terrain de jeux le deuxième site français, après la Vallée des Merveilles, pour leur observation. Ces témoignages, encore bien mystérieux, parfois observables à quelques mètres de nos modernes petites flèches des circuits, méritent le plus grand respect.
L'antique forêt de Bière (dont il ne subsiste que le nom à travers celui de certains villages) devait avoir une physionomie fort différente de celle d’aujourd’hui, traversée par de nombreuses routes et cernée par les villes. L'expression « forêt de Fontainebleau » n'apparaît qu'au XVlIe siècle et témoigne de l'importance prise par la ville. C'est en effet la fréquentation royale de cette cité qui va entraîner la modification du visage de la forêt. Les rois aimant venir y chasser, tout est organisé autour de ce loisir. Les forestiers d'alors ont pour mission de maintenir la plus grande densité de gibier et de faire percer des routes permettant à la cour et ses nombreux attelages de suivre la chasse. C'est pour cela que la plupart des allées forestières partent en étoile depuis un carrefour. C'est aussi de cette époque que date la Route Ronde qui permet aujourd'hui aux automobilistes de traverser le massif sans rencontrer d'agglomération ! En 1709, plus de la moitié de la forêt est constituée de grands chaos rocheux déboisés ! Les forestiers entreprennent de grandes plantations de chênes vers 1720, puis, en 1786, introduisent le pin sylvestre et quelques autres essences.
Au XIXe siècle, l'arrivée du train à Fontainebleau permet à des milliers de parisiens de découvrir les joies de la nature. Celle-ci devient rapidement à la mode et les artistes romantiques déposent alors les bases de l'écologie. C'est de cette époque que datent les premiers parcours balisés, les célèbres sentiers bleus Denecourt, permettant de découvrir des petits coins de forêt, parfois aménagés à grands frais. L'abattage de vieux arbres aux alentours de Barbizon déchaîne la colère des artistes, notamment des peintres qui résident dans le célèbre village. Ceux-ci obtiennent en 1861 la création des « séries artistiques », première mesure de protection de l'environnement et origine des « réserves biologiques » actuelles. Durant les hivers 1879 et 1880, la température chute â – 25°C recouvrant les arbres de 5 cm de glace. Une grande partie d'entre eux ne supportent pas ce poids excessif et se brisent.
Les carriers, dont l'activité décline depuis l'apparition du macadam (1849), voient leur profession interdite en forêt domaniale (1907) et se tournent alors vers les Trois Pignons alors propriétés privées (voir notre premier tome : escalade dans les Trois Pignons).
Outre les guerres, la première moitié du XXe siècle verra de gigantesques incendies et il faudra attendre 1948 pour que soient prises de nouvelles mesures de protection de l'environnement : création à Fontainebleau de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), institutionnalisation des réserves biologiques qui succèdent aux séries artistiques (1953), fermeture progressive des allées forestières aux véhicules (1968), dans un climat parfois tendu entre associations d'usagers et techniciens forestiers. Les récentes polémiques sur les méthodes sylvicoles ou sur le changement de statut de la forêt de Fontainebleau s'inscrivent dans cette continuité.
A l'heure actuelle, pendant que les hommes débattent du meilleur moyen de préserver la physionomie qu'ils ont donnée à la forêt, la nature, par une succession de tempêtes (60000 m3 de bois abattus en 1967, 120000 m3en 1990 et près de 300000 m3en 1999) continue de la modeler à son échelle, celle des millénaires.
I.2 Un siècle d'escalade
Sans remonter à la préhistoire on peut dire que l'escalade à Bleau remonte au moins à la fin du siècle dernier lorsque, à l’occasion du jubilé du Club Alpin Français, son président, Adolphe Joanne, fit visiter les sites de Franchard et d'Apremont aux délégations étrangères invitées. Peut-être n'était-ce alors que... du « tourisme cultivé » ? L'escalade à Bleau est déjà organisée en 1900 par le CAF qui, pour fêter ses 25 ans, organise une collective où « des excursionnistes vont parcourir et escalader, en vrais alpinistes, la chaîne des Gorges d'Apremont », avant de se rendre à Larchant où « se dressent d'énormes rochers (...), le champ d'exercice habituel de la section de Paris. »
De manière plus académique, l'escalade à Bleau est explicitement citée par Georges Casella dans un traité daté de 1913 : « Les faces des rochers de Fontainebleau, raides, fissurées, en gradins, surplombantes ou torturées ne présentent-elles pas un raccourci, une réduction des difficultés de l'escalade ? Quand on aura étudié, mesuré, apprécié, différencié, surmonté les différents passages, on pourra se risquer à l'attaque de belvédères plus nobles ».
C'est en ce début du XXe siècle que vivent de nombreux grimpeurs dont les noms sont restés attachés à des blocs ou à des voies : Prestat, Wehrlin, Maunoury, Gaché, Labour, Paillon, Souverain et bien sûr Pierre Allain, inventeur de l'ancêtre des chaussons d'escalade, les fameuses P.A.
Dans l'entre-deux-guerres, presque tous les grands sites actuels étaient connus des varappeurs : le Cuvier, Malesherbes, Larchant, Chamarande, Maincourt, etc. Seule exception : les Trois Pignons étaient pratiquement inconnus, car d'accès trop difficile par les transports en commun.
Cependant, la principale différence avec aujourd'hui était qu'on allait grimper à Fontainebleau avant tout comme préparation à l'alpinisme. L'expédition de 1936 au Karakoram comprenait plusieurs alpinistes « bleausards » dont Jean Deudon. De même, c'est une équipe de bleausards aux solides connaissances alpines – avec entre autres Robert Paragot, Lucien Bérardini, René Ferlet – qui a conquis la face sud de l'Aconcagua en 1954. Mais qu'on ne s'y trompe pas, si certes ils allaient à Bleau pour l'entraînement, ils y allaient aussi pour le plaisir de grimper le bloc pour lui-même, ... même si c'était à l'époque inavouable devant les institutions alpines.
Faire l'historique de l'escalade à Bleau sans redire ce qui a été mille fois écrit ailleurs serait une gageure que nous ne saurions relever. C'est pourquoi nous vous proposons une chronologie « sélective et subjective » qui vous permettra de mesurer le chemin parcouru depuis la première sortie « officielle » des alpinistes du CAF à Larchant lors des fêtes du jubilé du club en 1900.
1908 : Wehrlin parcourt la fissure qui porte son nom au Cuvier-Châtillon. C'est le premier bloc de référence connu...
1913 : Jacques Lépiney gravit l’Arête de Larchant (3c) sur le bloc de La Dame Jouanne haut de 15 mètres, sans corde et en espadrilles.
1914 : Ouverture de la Fissure Prestat, au Cuvier par Jacques Lépiney. La voie est un peu plus facile aujourd'hui (3c) par suite du bris d'une grosse écaille.
1934 : Premier cinquième degré, à l’Envers d’Apremont par Pierre Allain qui réussit la Fissure des alpinistes.
1935 : Pierre Allain invente les chaussons d'escalade (les fameuses P.A.) qui lui permettent de réaliser l'Angle Allain (5c) au Cuvier Rempart.
1938 : Hugues Paillon sculpte la voie qui porte son nom au Bas Cuvier (arrivée du circuit bleu). C'est le début de l'ère de la taille de prises pour ouvrir une voie !
1945 : Parution du « Bleausard », petite revue éphémère et décapante, la chronique de Bleau de jadis. Premier topo (Cuvier) par Maurice Martin. Un chef d'œuvre dont les relevés de blocs servent encore !
1946 : Toujours au Cuvier, René Ferlet ouvre la Marie-Rose qui reste un 6a test.
1947 : Fred Bernick trace les premiers circuits de la forêt au Cuvier Rempart, la boucle Rouge et la boucle Jaune.
1950 : Paul Jouy ouvre la Stalingrad (6b) et le Carré d'as (6b/c), deux voies d'anthologie au Cuvier.
1952 : Michel Dufranc nous offre le 4e Angle (6c) encore au Bas-Cuvier ainsi qu'un long circuit bleu difficile et exposé à Chamarande disparu aujourd’hui. Pierre Mercier trace les trois premiers circuits d'Apremont (un rouge, un bleu et un vert, couleurs d’époque).
1953 : Robert Paragot ouvre la Joker, 6c/7a sur l'envers de la Marie-Rose.
1955 : On compte une quinzaine de circuits balisés dans la forêt, de difficulté AD à D, aux Gros Sablons, au Maunoury, à Buthiers, au Pendu (circuit « Fantôme »), au Rocher Canon, à l'Isatis, à la Cuisinière, au Puiselet, au J.-A. Martin et aux Drei Zinnen, sans oublier le fameux Mauve de la DJ.
1956 : Le circuit le plus dur de la forêt est désormais le « Fraise Écrasée » d'Apremont (TD inf aujourd'hui).
1960 Au Cuvier, Michel Libert se taille sur mesure l’Abattoir qui reste un 7a de référence de Bleau. C'est aussi la naissance du parcours montagne de Franchard, une boucle de 6km, alors indiquée par des traits rouges et nommée la « Cerise du débutant », pour encourager la découverte de l'escalade.
1962 : Un comité informel de liaison inter-associations est créé pour sauvegarder les sites d'escalade des Trois Pignons et de Buthiers-Malesherbes. C’est le Cosiroc.
1964 : Le Saumon d'Apremont, tracé par René Porta et Jean Reppelin, devient le plus dur des soixante circuits de Bleau.
1965 : Création de l’ONF, établissement industriel et commercial chargé par l’État de la gestion des forêts publiques.
1966 : Date de naissance des premiers circuits faciles, de couleur jaune. Les grimpeurs vont s'interroger longtemps sur l’intérêt de créer de tels parcours pour les débutants. La FSGT, très active dans ce domaine, finira par démontrer leur utilité.
1967 : Le Cosiroc dépose ses statuts et crée une commission des circuits d’escalade.
1968 : Patrick Cordier trace les circuits blancs TD sup de la Cuisinière et du 95,2, peu modifiés depuis. Ils comptent parmi les plus intéressants de Bleau même si peu de grimpeurs tentent de les enchaîner.
1972 : Une nouvelle étape dans la combinaison difficulté-exposition est matérialisée par la création des Noirs des Gros Sablons (Jacques Olivet) et de Buthiers (Alain Michaud).
1974 : Création du premier circuit (pour) « Enfants » à l’Éléphant par Michel Coquard, qui en réalisera de nombreux autres, malgré quelques incompréhensions.
1976 . Le Cosiroc organise une soirée débat sur les circuits. On s'y interroge sur la nécessité de créer de nouveaux circuits et sur leur avenir. Sur les 160 parcours répertoriés, on compte 6 ED, 30 TD, 32 D, 53 AD et 39 circuits F et PD.
1977 : Premier 7b bleausard, le Carnage, ciselé au Cuvier par Jérôme Jean-Charles. Sur les circuits d'escalade, on s'amuse à établir des records de vitesse. La plupart tiennent encore par suite de la désaffection de ce type de challenge, comme l'enchaînement de la Rouge du Cuvier en 18 minutes par Thierry Bienvenu ! Apparition de la magnésie à Bleau et sortie du premier film commercial sur l'escalade.
1978 : Eddy Boucher libère le Toit du Cul de Chien. L’artif à Bleau c’est fini !
1979 : Lucien Guillou ouvre le Mur des lamentations (7b) à l'Isatis et Jean-Pierre Bouvier enchaine une traversée de référence : la Mygale (7b) à Buthiers.
1980 : Petite guerre du balisage sur les circuits qui se traduit par des campagnes d'effaçages et retraçages notamment au Cuvier, Apremont et Isatis.
1982 : Apparition de la gomme résinée. Les cotations des adhérences en sont fortement perturbées. Jacky Godoffe se jette dans l'Aérodynamite (7c).
1983 : Au Bas-Cuvier, Pierre Richard réalise l’Abbé Résina (7c). L'Arrache-cœur (7c) à l'Isatis est ouvert par Antoine Le Menestrel, et Big Boss (7b+), Tristesse (7c) et le Surplomb de la Vallée de !a Mée, annoncé 8a, tombent sous les assauts de Jacky.
1984 : Jean-Michel Gosselin ouvre la Super Prestat (7b+) au Cuvier. C'est surtout l'année d'ouverture du premier 8a bloc incontesté, C'était Demain, par J. Godoffe.
1986 : De nombreux 8a sont proposés mais peu tiennent la cotation. Au 95,2 A. Ghersen jette dans l'Ange Naïf (7c+). J. Godoffe colle dans la Balance (7c+) au Cuvier et surtout s'envole dans Partenaire Particulier à l'Éléphant aujourd'hui proposé à 8a+ !
1988 : Olivier Carrière offre deux nouveaux fleurons en 7c+ au Cuvier Rempart : Big Golden et T. Rex. Dany Riche est la première femme à se hisser au sommet du Carnage (7b). J.-P. Bouvier, dans Massacre au supermarché (7c), Vagabond rallongé (7c), et la Coccinelle (7c), fait des traversées le nouveau jeu à la mode...
1989 : On passe de 7b à 8a dans le style dalle bleausarde sous les ongles de Philippe Le Denmat qui signe Golden feet. Toujours au Cuvier, Jacky Godoffe rajoute une boucle au Mouvement perpétuel et fait grimper la cotation à 8b. Les bleausards s'entraînent sur des surfaces artificielles et importent sur les blocs de la forêt les jeux des départs assis et des boucles, ce qui fait apparaître de nouvelles cotations.
1990 : Jacky Godoffe ouvre Coup de feel (8a) au Cuvier sur fond de polémique pendant que Christophe Laumône traverse dans Danse de Printemps (7b+). J.-P. Bouvier invente Atomic Play Boy (8a+) qu’il parviendra plus tard à réaliser sans les prises sikatées.
1991 : David Rastouil ouvre le magnifique Rubis sur l'ongle (7b+) à la Gorge aux Châts.
1992 : Marc Le Menestrel répète le Surplomb de !a Vallée de la Mée dans une nouvelle version en 8a+, une prise ayant cassée depuis la première.
1993 : P. Le Denmat signe le premier 8b de Bleau avec Enigma à Isatis, suivi immédiatement par Jacky Godoffe et le célèbre Fat Man au Cuvier Rempart. P. Le Denmat ouvre aussi Raideur digeste (7c+) et l'Ange gardien (7c), deux dalles clés du Cuvier. Dany Riche est la première femme à réussir l'Abbé Résina (7c), qui est devenue la Bérézina puis Bérèz au fil des conversations !
1995 : 120 grimpeurs réalisent en collaboration avec l’ONF la stabilisation du 95,2 par la construction de marches destinées à limiter l’érosion sableuse. Première réalisation commune qui sera suivie de nombreuses autres.
1997 : Marc Le Menestrel enchaîne son vieux projet de l’Alchimiste à Apremont et propose 8b. Les prises clés de cette voie seront détruites à coups de marteau par un inconnu avant répétition. Le premier 8c est annoncé par J.-P. Bouvier avec l’aller et retour du Miroir des vanités au Cuvier Rempart.
1998 : Est l’année aux quatre 8b et plus, d’abord Gourmandise par Vincent Cantrelle au Cuvier Rempart, et Khéops par Laurent Avare, puis l’incroyable toit de L'insoutenable légèreté de l'être à l’Isatis par Sébastien Frigault proposé 8b+, et enfin la Pierre philosophale à l'Envers d'Apremont par le suisse Fred Nicole. Les filles passent la barre des 7c, mais Catherine Miquel est la première à franchir le cap du 8a avec la traversée de Liaisons futiles et la célèbre dalle de Duel, toutes deux à la Cuisinière.
1999 : Catherine Miquel répète Misanthropie (8a) à Buthiers et Dany Riche s'adjuge la seconde féminine de Duel. Loïc Le Denmat, à 13 ans, s’octroie ces deux voies coup sur coup. Fred Nicole réalise l'intégrale de Fat Man qui devient alors le bloc le plus dur de Bleau pour 8b+. Fin décembre, une tempête dépose des Arrêtés Préfectoraux interdisant la fréquentation de la forêt ! L’ONF entreprend de dégager les chemins, puis les sentiers balisés et les zones d’escalade. Mais iI faudra plusieurs décennies pour effacer les traces physiques de cette tempête.
2000 : La taille et le bris volontaire de prises demeurent un grave problème. Mais J.-P. Bouvier réussit en style pur une traversée en 8c au Canon : La valse aux adieux .
2001 : Athlètes complets sur les blocs, magnésie sur les circuits jaunes, quelle « Odyssée de Bleau » nous préparons-nous ? Extrapolation ou science-fiction ?
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Cet article de Maurice Damesme est paru dans la revue du CAF "La Montagne et Alpinisme" en juin 1966.
Il évoque ses débuts à Bleau en 1912 avec le "Groupe des Rochassiers" du CAF dont les membres ont des noms très évocateurs (pour les "vieux Bleausards"?) : Wehrlin, Prestat, Maunoury, Lépiney, etc. Le texte est plein d'humour et le style très savoureux. Il est question des premières de la Prestat et de l'Arête Larchant, d'une époque où on savait rigoler, aussi bien dans le train qui amenait à Bleau, qu'au pied des blocs et dans les bars au retour.
Il y a aussi un intéressant exposé des méthodes de rappel, plus ou moins canoniques, qu'ils expérmentaient dans la forêt.
En passant la souris sur les photos on trouve la légende de l'article. Un clic pour agrandir.
Les débuts de l'escalade à Fontainebleau
Un jour d'octobre 1912, je me rendis au C.A.F. dont le siège était alors rue du Bac, pour consulter quelques documents sur les Aiguilles de Chamonix. Une employée me conduisit par un étroit et sombre couloir jusqu'à la petite pièce qui servait de bibliothèque. Il y régnait une telle fumée qu'au début je ne distinguai rien. Peu à peu, je m'habituai à cette atmosphère « d'arrière salle » et découvris, au bout d'une longue table recouverte d'un tapis vert, deux yeux d'un bleu faïence qui me dévisageaient curieusement. Dans ce brouillard un visage se précisa, le front barré d'une mèche, le menton orné d'une barbe blonde, c'était le maître du lieu qui, après avoir tiré encore quelques bouffées de son « Jacob », s'enquit de mes désirs.
Je lui racontai que je venais de faire quelques courses dans le Tyrol, et que j' envisageais maintenant des objectifs plus importants. Il se trouva qu'il avait également parcouru les Alpes du Lechtal et nous eûmes vite fait de nous découvrir un même enthousiasme pour les belles escalades. C'est ainsi que je fis connaissance de Wehrlin, l'un des fondateurs du Groupe Rochassier.
Au cours de cet entretien, il m'apprit qu'on pouvait s'entraîner tout l'hiver dans les rochers de lFontainebleau. Nous nous quittâmes fort bons camarades et il me lança cette invitation : « Nous comptons réveillonner dans les rochers du Cuvier-Châtillon, serez-vous des nôtres ? ». Je fis donc mon entrée aux « Rochassiers » et je commençai à m'initier aux secrets de la technique, sous l'œil bienveillant des anciens du Groupe : Le Bec, Jacquemart, Job. Pierre Le Bec, qui devait trouver la mort en 1928 à l'arête Young du Breithorn, était déjà un alpiniste complet, aussi bon glaciériste que rochassier. Il avait effectué en solitaire la montée et la descente de la fameuse pente de glace du versant nord du Col du Tour Noir.
Jacquemart qui avait déjà accompli sans guide les traversées du Grépon et des Drus était réputé pour son souffle et sa rapidité. Seul pouvait rivaliser avec lui le « Hollandais volant » mais qui marchait sans sac, encadré de deux guides solides. Nous étions une douzaine à chaque sortie. Les jours de grande affluence, on comptait jusqu'à vingt participants. Le dimanche matin, dès six heures, les couloirs du métro résonaient du bruit de nos souliers ferrés. A la vue de nos sacs et de nos cordes, les gens qui avaient des lettres nous traitaient de Tartarins, tandis que les moins érudits se contentaient de crier « au fou ! ». Parmi les grimpeurs les plus assidus figuraient : Paul Chevalier, Etienne Jérome, Migot, Alice Agussol, Prestat, Maunoury, Pierrefeu (surnommé Silex, bien entendu). En 1913, notre groupe s'augmenta des frères de Lépiney.
La Dame Jeanne de Larchant, le plus haut rocher de la région, nous attirait particulièrement. On se contentait de la gravir par la voie la plus simple, puis des variantes furent découvertes. On l'escalada au clair de lune, et même un bougeoir entre les dents, les nuits sans lune. Enfin, une voie fut tracée dans la grande face et, peu après, une autre le long de l'arête Larchant. Cette dernière a été longtemps considérée comme le record de la difficulté. Dans ce même secteur, on allait à l'Eléphant, que l'on appelait alors la Grosse Molaire, ou au groupe auquel Maunoury donna son nom. Parfois, la sortie se corsait de l'escalade du clocher de l'église de Larchant dont les ruines évoquaient quelque « guglia » dolomitique. On fréquentait aussi les rochers d'Auxy (Malesherbes), les rochers des Demoiselles, le Long Rocher, Franchard, La Padole, les rochers de Videlles, mais surtout le Cuvier-Châtillon où Wehrlin fit la première de la fissure qui a gardé son nom.
Les départs du dimanche étaient matinaux ; les rendez-vous à la gare de Lyon étaient fixés à 7 heures du matin. Lorsque, sac au dos et les « bardins » (Bardin était, sur la place de Paris, le seul bottier qui fit des chaussures de montagne, et qui vendit des articles de sport alpin) aux pieds, nous descendions du train à Bois-le-Roi : « Voilà les piqués du dimanche qui débarquent ! » disaient les cheminots. Au retour, le soir dans le train, nous nous livrions à quelques excentricités de joyeuses manières. Un des tours favoris de Jacques de Lépiney consistait à sortir du wagon en marche, par la fenêtre d'une portière, à se hisser sur le toit, puis à rentrer dans le compartiment par la portière opposée. Cela au grand effroi des voyageurs. Ceux-ci s'étant plaints, un beau jour, le Groupe fut happé à la gare de Lyon par la police et amené au commissariat. Là, le commissaire voyant des hommes sales, déchirés, aux allures de Patagons, procéda à une vérification d'identité : « Vos papiers ! » dit-il l'air sévère. Il fut bien surpris d'entendre décliner des qualités d'étudiants en Sorbonne, d'avoué, d'ingénieur. Le Groupe s'en tira avec quelques recommandations à plus de tenue et plus de calme.
Jacques de Lépiney, bien que très jeune en 1913, était déjà connu dans le monde alpin. Il nous étonnait par son audace et sa sûreté. C'est lui qui, le premier, se lança sans corde sur la fameuse arête Larchant de la Dame Jeanne. Au Cuvier, il nous stupéfiait en exécutant d'un rocher à l'autre des sauts fantastiques. Ce fut toujours sa spécialité. Tom, plus jeune encore, grimpait déjà avec ce calme et ce flegme qui l'ont toujours caractérisé. On se mit à la recherche de nouveaux massifs. Les rochers du Vaudoué, difficiles d'accès, nous semblaient aussi mystérieux que les montagnes du Hoggar.
Au début, nous grimpions en souliers ferrés et, bien que, sur le rocher, leurs traces en aient été effacées par les innombrables grimpeurs qui se sont succédé, il me semble encore entendre le bruit rauque des clous râclant le grès de la fissure Wehrlin, au Cuvier. En 1913, apparurent les « tricounis » qui se substituèrent en partie aux ailes de mouche. Leur acier très dur et leurs arêtes vives accrochaient mieux les petites prises, mais sous l'impulsion des Lépiney, qui s'attaquaient aux dalles les plus lisses, ailes de mouche et tricounis furent détrônés par les espadrilles à semelles de corde. C'était de vulgaires espadrilles de bazar, à tige montante. C'est ainsi chaussé que Jacques de Lépiney fit en 1914 la première de la dalle Prestat, bien connue de ceux qui fréquentent les rochers du Cuvier-Châtillon. Prestat s'étant aventuré à parier une bouteille de champagne que Jacques ne grimperait pas cette dalle, celui-ci releva le défi et, avec cette obstination qui était un des traits de son caractère, s'y entêta si bien qu'il finit par en triompher.
La technique de descente n'était pas négligée, et nous nous essayions aux différentes méthodes de rappel. La méthode actuelle, universellement adoptée, n'était pas encore répandue et nous avions, pour nous guider, surtout les livres de technique allemands. C'est ainsi que nous nous sommes essayés au freinage avec la corde enroulée autour d'une seule cuisse, procédé efficace, mais pénible parce que la corde scie terriblement la jambe. Puis, nous nous sommes exercés au rappel avec la corde passée autour des deux cuisses, méthode très sûre, mais trop lente. Dans la descente en surplomb, le Turner-Kletterschluss des Allemands jouissait d'une grande faveur. La corde tenue des deux mains à hauteur des épaules s'enroulait simplement autour du mollet droit, ressortant à l'extérieur du pied ; le pied gauche venait alors la reprendre pour la serrer contre l'intérieur du pied droit ; en serrant plus ou moins le pied, on modifiait le freinage. Méthode élégante, sans doute, mais d'une sûreté très relative. Toutes ces positions sont décrites dans le livre de Georges Casella : L'alpinisme paru en 1913. Il ajoute la méthode genevoise, bien connue de tous. Rapide, élégante, elle est également assez peu sûre au point de vue freinage.
Comment fonctionnait notre Groupe et qui le dirigeait? Le Groupe Rochassier ne possédait ni statuts, ni président, ni secrétaire, ni trésorier, puisqu'il n'y avait pas de cotisation. Pour en faire partie, il suffisait d'appartenir au C.A.F. et d'être fanatique des courses en montagne. Il n'existait pas de direction, mais tous reconnaissaient l'autorité de la cordée Wehrlin, Le Bec, Jacquemart. La besogne matérielle était assurée par Wehrlin qui était étudiant et qui, je crois, le serait resté toute sa vie. Il préparait, à cette époque, des certificats de géologie et de botanique parce que ces deux matières justifiaient de fréquents déplacements en montagne. C'est lui qui établissait et faisait imprimer le calendrier des sorties d'entraînement.
En 1914, Wehrlin fut mobilisé comme lieutenant au 11° bataillon de chasseurs. En mai 1916, sa parfaite connaissance de la langue russe le fit détacher comme interprète auprès des troupes russes, qui commençaient à débarquer.Mais, en juillet 1916, apprenant que son bataillon devait attaquer dans la région de Curlu, il courut le rejoindre et, le 20 juillet, tomba mortellement blessé en franchissant un formidable barrage devant lequel le courage de beaucoup avait faibli.
La majorité des membres se composait d'étudiants ou de jeunes gens qui venaient de terminer leurs études, ce qui explique l'esprit Quartier Latin, un peu bohême, un peu frondeur, qui régnait au Groupe. Cet esprit était regardé avec une certaine méfiance par quelques membres de la section de Paris. Pensez donc ! des jeunes gens qui osaient prôner les courses sans guide, et qui, entre deux saisons, au lieu de visiter des villes et de s'attabler au chaud devant un bon repas, préféraient pique-niquer dans le froid et escalader des rochers !
Les courses sans guide étaient considérées, à l'époque, comme des performances pleines de témérité, si l'on en juge par ces remarques sur le Grépon, que publiait, dans son numéro du 27 juillet 1910, la Revue du Mont Blanc, à la rubrique tarif des guides : « Nous ne pouvons donner aucune indication sur l'ascension de cette terrible cime, en raison des périls redoutables qu'elle présente ». Pour nos réunions parisiennes, nous avions choisi une salle de la brasserie Hans, cour des Petites Ecuries, où l'on pouvait chanter en chœur les refrains rochassiers sans crainte de déranger les voisins. On y buvait de bons demis et même des litres de bière de Munich. En outre, cette salle possédait un bowling ou plus modestement un jeu de quilles. Ce jeu ne nous intéressait pas particulièrement, mais pour le retour des boules, une rampe en bois, large d'une vingtaine de centimètres, courait le long du mur à environ un mètre du sol, et un travail délicat consistait à ramper sur cette vire sans autre appui que la rampe elle-même.
Cet esprit Quartier Latin n'était pas ennemi des canulars. Jacquemart, que nous appelions le guide-chef, méritait ce titre, puisqu'il possédait un livret de guide ; mais si l'imprimé était authentique, les signatures des plus grands alpinistes qui décernaient à Jacquemart des éloges dithyrambiques étaient naturellement apocryphes. Il en était de même du livret de porteur que possédait Job. Ce dernier était l'historiographe du groupe et mettait en chansons ses principales activités. Une des plus connues se chantait sur l'air de Madame Angot, et son premier couplet, devenu le refrain des Rochassiers, débutait ainsi :
Avez-vous rencontré cet étrange troupeau
qui parcourt en tous sens la forêt d’Fontainebleau ?
Ils s'en vont sac au dos et les bardins aux pieds
D'la Dame Jeanne au Cuvier, ce sont les Rochassiers.
Allure fière
Mine altière
Les mains sales et le cœur gai
Alpiniste
Jamais triste
Tel est le vrai Rochassier.
Wehrlin fit un jour paraître un programme des sorties dans lequel, à côté d'autre plus sérieux, je relève ce projet fantaisiste : Groupe A — Gare de Lyon 7 h. (départ 7 h 15) : Chamonix, col du Géant, Courmayeur (déjeuner tiré des sacs). Mont Blanc par la Brenva, effet de lune à l'observatoire Vallot, Chamonix, Paris 21 h 32.
Chaque année, au mois de juin, un banquet clôturait la saison d'entraînement. Suivant l'exemple de certains clubs étrangers, les femmes n'étaient pas admises à nos agapes. C'était préférable, car on y buvait sec, et les plus actifs étaient déjà émus dès le potage. Mais tout le monde se retrouvait d'aplomb pour s'encorder et gravir, lanterne et piolet en mains, les tas de pavés qui bordaient les travaux du boulevard Saint-Michel. On gagnait ainsi la gare de Lyon, on prenait le train de minuit et on arrıvait au petit matin pour camperper dans la grotte de Sœur Anne au Cuvier.
Le groupe se développait et recrutait sans cesse de nouveaux adeptes. Pour Pâques 1914, il organisa une collective qui compta de nombreux participants, effectua la traversée des Dents de Lanfon, dans des conditions atmosphériques très mauvaises, et fut fertile en incidents. Malheureusement le 2 août 1914, la mobilisation vint interrompre une saison qui s'annonçait prometteuse. C'est seulement en 1919 que, au fur et à mesure des démobilisations, ceux qui avaient échappé à la tourmente et qui n'étaient pas trop handicapés se retrouvèrent à « Bleau ».
Au cours de l'été 1919, des courses importantes furent exécutées par quelques membres du Groupe et vers la fin de septembre certains d'entre nous se trouvèrent réunis, attablés devant des demis sur la terrasse d'un chalet en bois dominant les flots de l'Arve. Là, avec Jacques et Tom de Lépiney, Paul Chevalier et Job, furent jetées les bases du Groupe de Haute Montagne qui se constitua quelques mois plus tard. Le Groupe Rochassier avait vécu. Les membres du Groupe de Haute Montagne reprirent alors le flambeau en mains, et une jeune et ardente génération se chargea de porter, par paliers successifs, l'art de l'escalade à la perfection qu'il a atteinte aujourd'hui.
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Il semble que la demande était forte au début des années 50!
Ce circuit a été retracé en vert dans les années 70. Pour inciter le grimpeurs à faire tous les blocs, il a été renuméroté de 1 à 42. De plus l'arrivée, plutôt un bon 4c, a été échangée avec la voie de l'orange n°1 (le "rouge" à l'origine) pour améliorer l'homogénéité des deux circuits.
Victor, qui a fait un énorme travail dans les Gorges d'Apremont, a repeint avec Georges le circuit en conservant le vert : on garde le côté historique, et on évite la confusion avec les voies du "Saumon" très imbriquées dans le secteur? Deux voies très patinées ont été mises en bis. Le "Chameau" est devenu "Le Dromadaire"!
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Article publié dans la revue Paris-Chamonix (n°29 juin 52)
LE PARCOURS BLEU D'APREMONT
Dans notre numéro de février nous vous avons présenté le parcours rouge d'Apremont. Le succès que lui a réservé les varappeurs de « Bleau », fait qu'il y a maintenant bien souvent embouteillage sur le « rouge »; et cela a conduit notre camarade Pierre Mercier — le père d' Apremont — à étudier un 2° parcours « le bleu », qu'il nous présente ci-dessous.
Situation : Même situation que, celle du parcours rouge, il a son origine sur la route des gorges d'Apremont, légèrement en contrebas du chemin à cinquante mètres environ du niveau du départ du parcours
Caractéristiques : Au point de départ se trouve une marque D blanche dans un cercle bleu. Suivre la direction de la première flèche pour rencontrer les suivantes. A certains endroits il se trouve des flèches croisées. La bonne direction est celle donnée par la flèche qui se présente en face du grimpeur suivant l'enchaînement normal des flèches. L'abondance de voies intéressantes dans un emplacement réduit a en effet conduit à d'inévitables croisements. Les fléchages y ont été faits très rapprochés afin d'éviter des confusions. Il subsiste encore un certain nombre de flèches blanches ou dorées intercalées entre les flèches bleues. Elles constituent les restes d'un fléchage antérieur provisoire et ne présentent plus d'utilité. L'arrivée est située au sommet du plateau et signalée par la lettre A dans un cercle bleu. Un certain nombre de voies plus intéressantes que les autres sont chiffrées de 1 à 13. Le tableau ci-dessous donne avec les noms proposés pour les désigner une idée approximative de leur cotation :
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Et de trois circuits dans les Gorges en deux ans! Heureux temps... Le circuit, à l'origine un peu fastidieux, a été complété et embelli par l'ASCEA (46 numéros). Jacky l'a repeint le circuit en 2011 dans un orange bien vif jusqu'au n°42. Actuellement (2017) la couleur a perdu beaucoup de son éclat.
La chaîne qui permet d'éviter la très délicate descente du "Jeu de Ficelles" a été remplacée par Georges en 2012.
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Article publié dans la revue Paris-Chamonix (n°32 avril 1953)
LE PARCOURS VERT D'APREMONT
Devant le succès rеmрorté раr les deux premiers circuits d'Apremont, notre camarade Mercier a réalisé un troisième parcours que nous vous présentons aujourd'hui.
Situation : le parcours est situé à l'ouest des parcours rouge et bleu. Son origine se trouve à cent mètres nord-est du carrefour des Gorges d' Apremont, sur le premier gros rocher en vue à main droite.
Caractéristiques : au point de départ se trouve une marque D entourée d'un cercle vert (voir croquis ci-contre). Il suffit de suivre la direction donnée par la première flèche verte pour rencontrer la suivante. L'arrivée est signalée par la lettre A entourée. d'un cercle vert, sur la côte à main gauche lorsque l'on remonte le chemin menant du carrefour des Gorges d' Apremont à la Caverne des Brigands.
Presque toutes les voies, (sauf au début quelques interruptions) sont reliées entre elles par des blocs de jonction afin de permettre d'effectuer le parcours "sans poser les pieds sur la terre".
L'escalade des voies du parcours est habituellement réalisée sans l'aide de la corde. Toutefois comme il a été souvent pratiqué dans les autres parcours, le procédé « en cordée » permet un entraînement plus poussé, notamment pour les collectives dans lesquelles se rencontrent souvent bien des élèves ignorant tout des manœuvres de corde. Il est à signaler que la traversée consciencieuse du bloc numéroté 2 et classé en 4° degré nécessite l'emploi d'une corde de rappel pour la descente. Un piton est destiné à cet usage. L'escalade de la face de montée peut être rendue plus sûre pour le premier à l'aide du procédé de traction directe de sa corde d'attache. Se munir également d'un mousqueton.
Le parcours comporte environ 70 voies allant du 2° au 4° degré supérieur. Un certain nombre de voies plus caractéristiques que les autres sont numérotées de 1 à 9.
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