Convention relative aux modalités pratiques
de l'alpinisme et de l'escalade d'aventure
dans la zone centrale du Parc national du Mercantour
Ce texte été signé le 24 août 2000 par le président de la FFME. Les
autres signataires l'ayant signé auparavant, il est donc applicable.
Entre,
- la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade,
- la commune de Belvédère,
- la commune d'Isola,
- la commune de St Martin-Vésubie,
- la commune de Valdeblore,
VU les délibérations des conseils municipaux
- de la commune de Belvédère en date du : 24.03.2000
- de la commune d'Isola en date du : 31.03.2000
- de la commune de St Martin-Vésubie en date du : 14.02.2000
- de la commune de Valdeblore en date du : 27.12.1999
dont les copies sont annexées à la présente convention.
Vu l'approbation de la Fédération Française de la Montagne et de
l'Escalade en date du 13.03.2000. dont copie est annexée à la présente
convention.
Vu l'arrêté du Ministère de la Jeunesse et des Sports en date du 8
Juillet 1997 accordant délégation sur les activités sportives de haute
montagne à la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade
dont copié est annexée à la présente convention.
Vu le décret Nº79-696 du 18 août 1979 créant le Parc
national du Mercantour et notamment ses articles 27, 28 et 30. Partie
intervenante : Le Parc national du Mercantour, établissement public de
l'État à caractère administratif, 23 rue d'Italie, 06006 NICE Cedex 1,
représenté par son directeur M. Louis OLIVIER intervient aux présentes au
vu du décret 79-696 du 18 août 1979 créant le parc national du
Mercantour, notamment ses articles 27,28,30,31,32 et 33
Vu l'avis favorable de la Commission Permanente du Parc national du Mercantour
en date du : 15.06.2000, dont copie est annexée à la présente convention.
Considérant que la préservation des espaces de haute valeur écologique
paysagère et culturelle permet, de les transmettre aux générations
futures ;
Considérant que l'alpinisme, l'escalade et la randonnée sont les moyens
privilégiés de découverte du Parc national du Mercantour,
[les signataires ont] convenus de ce qui suit :
La présente convention a pour objet de préciser les moyens que ses
signataires s'engagent à mettre en œuvre pour préserver l'intégrité
de la zone centrale du Parc national du Mercantour, tout en permettant la
poursuite de la pratique de l'alpinisme, de l'escalade de terrain d'aventure et
de l'escalade moderne et la réalisation de travaux de rééquipement qui
sont liés à cette pratique.
- 2.1
- L'Alpinisme consiste à parcourir les zones rocheuses, glaciaires
ou enneigées de montagne par des itinéraires de difficultés variables
conduisant généralement à un sommet ou un col. Le franchissement des
obstacles se fait par l'usage da techniques (escalade dite d'aventure)
permettant d'assurer sa sécurité sans modifier l'environnement. Le
matériel employé se résume à des pitons enfoncés dans les fissures
naturelles du rocher et le cas échéant à des coinceurs. Cette pratique
s'exerce librement dans la zone centrale du Parc national du Mercantour dans la
mesure où les équipements mis en place restent réduits au strict minimum.
Leur adaptation aux technologies nouvelles doit diminuer l'atteinte au milieu
naturel, sauvegarder l'intérêt sportif des voies existantes sans
dénaturer leur intérêt historique.
- 2.2
- L'escalade en terrain d'aventure consiste à parcourir des falaises
ou des parois non équipées à demeure ou équipées de manière
aléatoire, sans vérification. Ce sont des terrains de pratique qui
nécessitent la plus grande compétence de la part du grimpeur. Il doit en
effet placer et évaluer, toutes ou en partie, ses protections. Tous les
styles d'équipements de protection doivent correspondre à ceux définis au
paragraphe 3.8
- 2.3
- L'escalade sportive est une activité physique qui consiste à
grimper sur des rochers ou des falaises par des passages de toutes
difficultés susceptibles de procurer le plus de plaisir en suscitant les
gestes sportifs les plus beaux et les plus variés. Les itinéraires sont
généralement équipés à demeure d'un matériel de sécurité
performant permettant au grimpeur de pousser au maximum ses performances en
acceptant de dévisser. Les sites les plus adaptés sont constitués de
chaos de blocs de hauteur variable, de falaises en bon rocher, aux structures
naturelles variées, d'exposition favorable et d'altitude moyenne pour
autoriser une fréquentation suffisamment étendue dans le temps ; ils sont
généralement faciles d'accès. Contrairement à l'alpinisme, l'escalade
sportive ainsi définie, n'a pas pour finalité d'atteindre des sommets alpins.
Remarque : Si l'alpinisme et l'escalade en terrain d'aventure ont une dimension
sportive, de par le recours aux techniques de l'escalade rocheuse ou glaciaire,
ils se caractérisent comme une démarche essentiellement individuelle
marquée par l'esprit d'initiative, le goût de la découverte, la
nécessité de l'autonomie, l'acceptation d'un certain niveau de risques. A
tout moment, le grimpeur doit apprécier sa capacité à poursuivre son
ascension et savoir éventuellement renoncer lorsqu'il juge que la
difficulté ou le danger sont excessifs ; cette attitude étant également
valable pour la pratique de l'escalade moderne.
Les principes de mise en œuvre sont les suivants :
- 3.1)
- Aucun accès nouveau aux parois ne sera aménagé ; les voies ne
feront pas l'objet de balisage ou de signalisation, sous quelque forme que ce
soit ; les utilisateurs veilleront au respect de la propreté des sites
concernés ; l'installation de chaînes ou de câbles de descente ne sera
pas admise.
- 3.2)
- Éviter toute atteinte à la faune et à la flore des falaises
et en particulier aux oiseaux nicheurs. Aucun équipement ne pourra être
réalisé à proximité d'un site de nidification. Au besoin certains
équipements existants seront démontés. De même certaines interdictions
temporaires d'utilisation pourront être édictées.
- 3.3)
- Secteurs non équipés et voies non rééquipées :
Préserver au maximum de tout équipement la haute montagne et les espaces
sauvages. Préserver des zones en terrain d'aventure strict sans aménagement
afin de laisser la possibilité à tous les publics de trouver un terrain de
jeu à leur convenance et afin de garder une ambiance sauvage à des zones
actuellement peu fréquentées. Les sites (catégorie I de l'annexe qui sera
établie), où aucun équipement nouveau ne pourra être installé dans
les voies existantes, seront déterminés par le Comité Technique de Suivi
(cf. article 5) constitué autour des signataires. Dans le topo-guide, las
voies concernées seront désignées comme telles avec toutes les réserves
quant à leur parcours.
- 3.4) Voies historiques :
- Les voies anciennes d'escalade ou d'alpinisme
qui appartiennent à l'histoire de l'alpinisme et qui sont équipées de
façon très succincte doivent être conservées en l'état afin de
préserver leur caractère et leur difficulté. Elles ne feront l'objet
d'aucun aménagement nouveau, sauf remplacement des points d'assurance ou de
relais devenus dangereux, par du matériel discret. Elles seront définies en
catégorie II, dans l'annexe qui sera établie.
On n'ouvrira pas de voies nouvelles à proximité de celles-ci, l'intervalle
à respecter étant fonction des caractéristiques du terrain.
- 3.5) Voies classiques :
- Les voies équipées de façon classique,
pourront faire l'objet d'un rééquipement moderne minimal de type "terrain
d'aventure" avec un respect maximal de l'engagement antérieur, en laissant un
maximum de place à l'assurage naturel (Ex : "coinceurs", anneaux,
"friends"...), en ne plaçant des points d'assurages fixes que lorsque
l'assurage naturel n'est pas possible.
Les relais seront dépourvus d'équipements de descente en rappel
(chaînes, maillons). Une désignation de chaque voie à rééquiper
sur ce principe devra être faite par le Comité Technique de Suivi et, si
possible, avec l'approbation expresse de leurs ouvreurs ; elles figureront en
catégorie III de l'annexe qui sera établie.
- 3.6) Voies modernes :
- Les voies modernes munies de points d'assurages
fixes pourront être rééquipées à l'identique ; éventuellement, cet
équipement pourra être modifié tout en conservant le caractère de la
voie. Les anciens équipements seront alors retirés.
Une désignation de chaque voie à rééquiper sur ce principe devra être
faite par le Groupe Technique de Suivi et, si possible, avec l'approbation de
leurs ouvreurs ; elles figureront en catégorie IV de l'annexe qui sera
établie (cf. en fin de texte).
- 3.7) Voies nouvelles :
- L'ouverture de voies nouvelles en haute montagne
est une démarche naturelle de l'alpinisme. Toutefois, le développement des
techniques et moyens impose un rappel des règles communes d'éthique alpine.
Les signataires s'engagent à ne pas ouvrir de voies en haute montagne par le
haut, à limiter au maximum compatible avec la sécurité la densité de
l'équipement, à privilégier les moyens portant un minimum d'atteinte à
l'intégrité des parois, à savoir sangles, coinceurs et pitons. Ils
veilleront aussi à l'espacement des voies afin qu'elles puissent "respirer"
et conserver aux parois une bonne "lisibilité", tout croisement entre voies
de niveau et de style sensiblement équivalent devant être exclu. Les
ouvreurs veilleront au respect des intérêts patrimoniaux connus des sites
concernés et s'interdiront de porter atteinte à la flore, à la faune et
aux sites. Conjointement, toute ouverture de voie nouvelle dans un secteur non
équipé devra être examinée par le Comité Technique de Suivi. Dans les
zones de séjour de rapaces rupicoles, on exclura toute activité de
février à juillet inclus (ceci concerne essentiellement les secteurs
d'altitude inférieure à 2500 m).
Quand des équipements seront en contradiction avec les principes énoncés
ci-dessus il pourra être envisagé de les démonter, après concertation
entre les acteurs concernés.
- 3.8) Matériel d'équipement :
Il sera conforme aux recommandations de la Fédération Française de la
Montagne et de l'Escalade, avec comme référence les documents édités en
commun par la F.F.M.E et le COSIROC.
- 3.9) Annexes :
Ne figurent pour l'instant en annexe que les voies et sites où se déroulera
la phase expérimentale du printemps 2000. Après validation de cette
expérimentation, le Comité Technique de Suivi précisera également la
caractérisation des voies et sites des autres secteurs concernés par les
projets de rééquipement. Les voies et sites ainsi définis seront
annexés à la présente convention sous forme d'avenant.
- 3.10)
- Les communes signataires sont les maîtres d'ouvrage des
travaux qui seront exécutés sur les sites en application des programmes
définis à l'article 4.
- 4.1) Programmes :
- Les programmes annuels ou pluriannuels d'équipement
ou de rééquipement ainsi que des publications gratuites ou onéreuses
rédigées pour décrire l'existence des voies rééquipées au public,
seront définis par le Comité Technique de Suivi et réalisés, sous
réserve des financements correspondants.
À l'issue de chaque programme annuel ou pluriannuel, il sera établi par les
maîtres d'ouvrages concernés un rapport d'exécution détaillé qui
sera soumis à l'avis du Comité Technique de Suivi, avant toute approbation
du programme suivant.
- 4.2) Publications :
- Les comptes-rendus d'ascensions et les descriptions
d'itinéraires, parce qu'ils enlèvent à une course une part de l'aventure
vécue par les premiers ascensionnistes en cherchant leur itinéraire,
peuvent être considérés comme des équipements et des traces
indirectement laissés sur le terrain.A ce titre, ils devront être
considérés et conçus avec les mêmes précautions que les
équipements matériels.
Si certains secteurs sont aujourd'hui assez classiques et explorés pour
être décrits de manière exhaustive, d'autres au contraire, méritent de
rester des zones de pleine aventure. Les signataires de la présente
convention s'engagent à défendre l'existence de telles zones de pleine
aventure et à faire en sorte qu'elles soient décrites de manière
succincte, voire même non décrites.
Les signataires de la présente convention décident de constituer un
Comité Technique de Suivi dont le secrétariat est assuré par le Parc
national et qui est composé comme suit :
- du Directeur du Parc national du Mercantour ou du Technicien qu'il aura
désigné,
- du Président de la Fédération Française de la Montagne et de
l'Escalade ou du Technicien qu'il aura désigné,
- du Président du Syndicat National des Guides ou du technicien qu'il
aura désigné,
- du Président de la Compagnie des Guides du Mercantour ou du Technicien
gu'il aura désigné,
- du Président de la Fédération des Clubs Alpins Français ou du
Technicien qu'il aura désigné,
- du Président du Club Alpin Français des Alpes-Maritimes ou du
Technicien qu'il aura désigné,
- du Président du Groupe de Haute Montagne ou du Technicien qu'il aura
désigné,
- du Directeur Départemental de la Jeunesse et des Sports ou du
Technicien qu'il aura désigné,
- du Président de l'Observatoire des Pratiques de la Montagne ou du
Technicien qu'il aura désigné,
- du Président du Comité Scientifique du Parc national du Mercantour ou
du Technicien qu'il aura désigné,
- du Président de Mountain Wilderness France ou du Technicien qu'il aura
désigné,
- des Services Officiels de Secours (PGHM 06, CRS 06, Secours en Montagne 06)
- du Technicien désigné par la commune de Belvédère
- du Technicien désigné par la commune d'Isola
- du Technicien désigné par la commune de St-Martin-Vésubie
- du Technicien désigné par la commune de Valdeblore
Ce Comité Technique de Suivi donne des avis sur les projets et programmes qui
lui sont présentés par les maîtres d'ouvrages définis à l'article
1, 2e alinéa ou par tout autre organisme ou personne.
Le Comité Technique de Suivi peut être également amené à contrôler
la conformité des travaux réalisés dans le cadre de la présente
convention ; il peut, pour cela, s'entourer d'experts associés, qui ont voix
consultative.
Sur convocation du secrétariat, expédiée au moins 30 jours avant la date
de réunion prévue, il se réunit au minimum une fois par an.
La présence de chacun des membres du Comité Technique de Suivi sera
recherchée ; toutefois, en cas d'empêchement reconnu comme force majeure
par les membres présents, les membres absents pourront expédier au
secrétariat du Comité Technique de Suivi, un avis écrit sur le ou les
sujets figurant à l'ordre du jour. Les avis du Comité Technique de Suivi
sont prises à la majorité simple.
Les dispositions de la présente convention sont compatibles avec les
dispositions du Décret Nº79-696 du 18 août 1979, créant
le Parc national du Mercantour et notamment son article 30.
En référence aux dispositions de l'article 30 du décret
Nº79-696 du 18 Août 1979 créant le Parc national, tous les
projets concernant les voies d'escalade d'aventure et d'alpinisme en zone
centrale, devront être conformes aux dispositions de la présente
convention. En outre, la mise en œuvre des projets d'envergure fera l'objet
d'une décision du Directeur du Parc national, après avis motivé du
Comité Technique de Suivi.
Cette décision fera l'objet d'une information à destination des communes et
d'une campagne d'information spécifique, notamment par les signataires
auprès de leurs adhérents, usagers et administrés. Il est rappelé que
les travaux ne pourront être exécutés qu'avec l'accord préalable des
propriétaires des terrains concernés.
Les signataires prennent toutes les dispositions utiles pour faire
connaître, comprendre et appliquer cette convention et, notamment,
prévenir les initiatives individuelles contraires à son objet.
Cette convention, conclue pour une durée de 5 ans, est renouvelable une fois
par tacite reconduction.
Elle pourra faire l'objet d'avenant et dénoncée, à l'issue de la
première année, par l'un des signataires sous forme de lettre recommandée
notifiée aux autres signataires, 3 mois avant la date anniversaire de la
signature.
- I - Terrain d'aventure strict, sans aménagement :
- différé.
- Il - Voies anciennes (avant guerre) qui appartiennent à l'histoire de
l'alpinisme, à conserver en l'état :
- différé.
- III - Voies classiques (après guerre) à rééquiper de manière
à respecter l'engagement antérieur :
- Cougourde :
- Directissime S. Ruggeri, Ughetto. 66.
- Spigolo S. Ruggeri, Ughetto. 61.
- Voie des dièdres. Demenge. 57.
- Éperon Demenge. Demenge. 62.
- Ruggeri, Ughetto. 67.
- Directissime A la 3. Demenge 57.
- Petit Cayre :
- Arête S. Isch-wall, Marti. 57
- Eperon O. Otto-Bruck, Roux .61.
- Arête NO. Dufour. 56.
- Face NO. Voie des Parisiens.
- Face N de droite. Dufour. 58.
- Face N de gauche. Pistone. 56.
- IV - Voies modernes (années 80) à rééquiper à l'identique :
- différé
,
une collaboration COSIROC et
www.kairn.com
© CoSiRoc [Taupin] dim 24-08-03