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Article publié dans Paris-Chamonix n26 de décembre 51

LES TOPOS-GUIDES D’ESCALADE (1951)

par
Jean BOURGOUIN et Maurice MARTIN

A la fin de l'année 1951, ce que l'on peut appeler le « gros-œuvre » des topos-guides des rochers d'escalade de la région parisienne sera terminé.
Les livrets n° 5, 6, 7 et 8, concernant les groupes Puiselet, Éléphant, Dame Jeanne, Malesherbes, sont parus avant l'été, ainsi que le guide du Saussois. Les livrets n°1 et 2, d'une part, et 3 et 4, d'autre part, concernant le premier le Cuvier du Carrefour de l'Epine à la Wherlin, le deuxième le Cuvier de l'Aérolithe, Rempart, Merveille à la Petite Meije, sortiront début Janvier prochain. Enfin, un livret n° 9 sur le groupe de Franchard, suivra.


Les principaux groupes terminés (ce que nous avons appelé le gros œuvre), il restera les groupes secondaires (Chamarande, Sanglier, Padole, etc...), qui, exigeant un travail moins important, pourront sortir au printemps 1952.
L'idée des topos-guides de Bleau n'est pas nouvelle et voilà plus de dix ans que les premiers essais ont été faits; la tâche n'était pas facile et demandait la mise au point d'une formule spéciale. Il ne pouvait s'agir en effet de donner une description écrite de chaque voie, de même qu'il était impossible de faire un croquis en « élévation », non seulement de chaque rocher, mais aussi de chaque face de rocher (un essai dans ce sens fait en 1947 pour le Groupe de la Dame-Jeanne n'avait pas été satisfaisant).
Ce sont nos collègues Bernick et Vincent, en 1938-1941, qui mirent au point la méthode adoptée maintenant : un plan au sol des rochers (comme s'ils étaient vus d'avion) et une flèche donnant par son tracé l'indication du déroulement de chaque voie. Ils commencèrent ainsi à relever quelques groupes de rochers peu connus : le Rocher Canon, les Rochers de Recloses, puis entamèrent le secteur Mummery-Wherlin. Mais la méthode de travail adoptée de relevé à « la planchette », précise et certes bien meilleure que celle que nous suivons à l'heure actuelle du relevé « au pas », demandant beaucoup de temps, ne leur permit pas de poursuivre ces essais.
En 1945, Maurice Martin reprit l'idée, d'abord avec Francis Dagory et Roland Truffaut, puis avec Jacques Chobeaux et Jean Fourmont, et ainsi virent le jour les relevés de 7 ou 8 groupes de rochers.

Ci-dessous quelques images de ces topos... qui se sont fatigués en allant sur le terrain!

Ce n'était qu’un essai en vue de mise au point ; il s'avéra que sur le terrain, un plan était peu commode lorsqu'il atteignait une certaine surface.
Et ceci nous conduisit à un travail de refonte totale pour effectuer un découpage de ces plans et à les établir en livrets et dépliants.
Certes, le travail n'est pas parfait en ce qui concerne les relevés de terrain; des erreurs de dessins, des omissions de rochers et de voies n'ont pu manquer de s'y glisser. Nous avons été amenés pour certains chaos de rochers particulièrement complexes à peindre sur les pierres de place en place un signe différent : rond, triangle, carré, etc... (ceuxci n'ayant pas une signification donnée, mais ayant simplement pour but de permettre un repérage plus facile pour un secteur déterminé.
En ce qui concerne les cotations, celles-ci sont établies sur les bases adoptés par l'usage pour « Bleau », elles n'ont pu échapper non plus à des erreurs; il faut d'abord considérer que la cotation de quelque 4 à 5.000 voies y prêtait facilement; ensuite, quelle question est autant discutable que celle des cotations ?... Pour être juste, une cotation devrait avoir un aspect, statistique étendu, et si nous rencontrons bien souvent la critique, nous avons peu trouvé d'aide en ce sens. A tout hasard et une fois de plus, nous faisons appel à tous ceux que la question intéresse, ceci en vue de tenir à jour les rééditions successives.
Enfin, en ce qui concerne la forme actuelle d'édition, il ne faut pas perdre de vue l'obstacle majeur : celui des possibilités financières immobilisées par la Section de Paris-Chamonix, non pas pour un topoguide, mais (lorsque tout sera terminé) pour une quinzaine de toposguides. Il fallait donc avant tout un procédé n’exigeant pas de gros tirages; c'est pourquoi la typographie nous a été interdite en regard d'un prix acceptable. On nous a fait remarquer la modestie du papier, le manque de couverture cartonnée ?... L'obstacle est le même que ci-dessus.

Quoi qu'il en soit, en un peu plus d'un an, la refonte et l'achèvement d'un travail important aura été réalisé — et « Bleau » et le Saussois — sont maintenant dotés d'une documentation importante qui permettra à beaucoup la découverte de voies, souvent très belles, inconnues ou délaissées.

Remarques (2017)
On n'a pour notre part jamais eu trace des topos annoncés pour Franchard, toute information à ce sujet est la bienvenue.

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